Pour la rédaction et la signature des contrats, le droit français a une particularité très enviée de beaucoup de pays en Europe et dans le monde. En effet en France il existe deux formes de contrats: le contrat sous seing privé, rédigé et signé directement entre des particuliers et le contrat authentique rédigé et signé par un officier public, le plus souvent le notaire. On parle alors d'un acte notarié.
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Nommé par le Ministre de la Justice, mais exerçant dans le cadre d'une entreprise libérale indépendante, le notaire est chargé d'une mission de service public consistant à donner aux contrats que lui demandent de rédiger ses clients, la force d'une décision de justice.
Ainsi quand un contrat (un bail par exemple) contient l'obligation de payer une somme (par exemple un loyer), le notaire délivre à celui à qui la somme est due (le propriétaire bailleur dans notre exemple) une copie exécutoire lui permettant d'obtenir l'exécution forcée de l'engagement du locataire, de la même manière que s'il s'agissait d'une décision de justice.
C'est pourquoi son rôle est particulièrement précieux au moment de conclure un bail. Le contrat de location va ainsi pouvoir être exécuté, dans toutes ses conditions, sans qu'il y ait besoin d'une décision de justice. Le propriétaire à qui des loyers sont impayés va transmettre sa copie exécutoire à l'huissier de justice de son choix en vue des poursuites et du recouvrement.
Tous les baux devraient être rédigés par acte notarié dans l'intérêt tant du bailleur que du locataire.
En effet leur sécurité respective sera assurée. Il y va également de la sécurité du locataire qui bénéficiera de toutes les garanties apportées par la compétence du notaire et par l'acte authentique.
Avec l'acte authentique, le locataire ne risque pas de signer un bail ne contenant pas toutes les garanties que lui offre la loi. Il est certain que les sommes qu'il a versées et celles qu'il s'engage à verser seront exactes et incontestables par son propriétaire. De plus chaque type de bail est aujourd'hui encadré par de nombreux textes législatifs et réglementaires obligatoires. Certains manquements sont sanctionnés pénalement et la responsabilité des propriétaires est de plus en plus recherchée.
Des questions de santé publique justifient parfois ces mises en cause. Les choses peuvent mal tourner si une obligation essentielle a été omise par le propriétaire.
Au moment de signer un bail, qu'il soit d'habitation, commercial, rural, professionnel, de courte ou de longue durée, que le loyer soit modeste ou élevé, pensez toujours à l'acte authentique.
En outre, la loi du 8 février 2008 pour le pouvoir d'achat a modifié l'indice de révision des loyers des baux d'habitation, afin de limiter les hausses de loyers. Désormais, l'augmentation de loyer ne peut excéder la variation d'un indice de référence des loyers publié par l'INSEE chaque trimestre et qui correspond à la moyenne, sur les douze derniers mois, de l'évolution des prix à la consommation, hors tabac et hors loyers.
Ce nouvel Indice de Référence des Loyers (IRL) s'applique aux nouveaux contrats conclus à compter du 10 février 2008 mais aussi aux baux en cours. C'est dire que les révisions annuelles qui sont intervenues depuis le 10 février sont calculées à partir de ce nouvel indice, à la différence des révisions intervenues avant le 9 février 2008 qui, elles, ont du se faire en fonction de l'ancien IRL.
Enfin cette même loi du 8 février 2008 a réduit le montant du dépôt de garantie en le limitant à un mois de loyer maximum, pour tous les baux d'habitation conclus à compter du 9 février 2008.
Elle prévoit également que ce dépôt de garantie peut être financé par un tiers tel qu'un organisme de 1% logement. Dans ce cas la somme est avancée sous forme de prêt et le locataire rembourse ensuite le montant, sans intérêts, en 36 mensualités maximum.
Cette aide existe pour les baux du secteur privé ou social. Elle peut bénéficier à tout locataire, quelque soit sa situation financière, qui signe un bail à compter du 9 février 2008.
En conséquence, consultez votre notaire avant de vous engager dans le labyrinthe juridico-fiscal.