Responsabilité des troubles de voisinage : comprendre leurs critères, procédures et spécificités légales
Selon l'article 1253 du Code civil, « celui qui est à l'origine d'un trouble excédant les inconvénients normaux de voisinage est responsable de plein droit du dommage qui en résulte ». Ainsi, pour obtenir réparation ou faire cesser un trouble, il suffit de démontrer qu’il dépasse les inconvénients normaux, sans avoir besoin de prouver une faute ou l’illégalité de l’activité en cause.
La preuve du caractère excessif peut être apportée par divers moyens : témoignages, photos, vidéos ou constats officiels. Si un préjudice est établi, il doit être justifié pour prétendre à une indemnisation.
- Médiation ou conciliation
Avant tout recours judiciaire, une tentative de dialogue est généralement encouragée pour régler le problème à l’amiable.
- Procédure judiciaire
En cas d’échec, il est possible de saisir le tribunal judiciaire ou correctionnel, notamment si le trouble constitue une infraction comme un tapage nocturne ou une dégradation de biens. Les juges se basent sur la fréquence, la durée, et le contexte des troubles pour évaluer leur caractère excessif.
Les spécificités rurales bénéficient de dispositions particulières. Par exemple, les odeurs ou bruits d’élevage ne sont pas considérés comme anormaux si l’activité existait avant l’installation du plaignant (article 1253 du Code civil). Des exemptions spécifiques sont également prévues par l'article L 311-1-1 du Code rural et de la pêche maritime.
Dans certains cas, l’intérêt public peut prévaloir. La Cour de cassation, par exemple, a jugé que le bruit des éoliennes poursuivant un objectif d’intérêt public ne constitue pas un trouble de voisinage (Cass. 9 sept. 2020, n° 19-16.937).
Source : Magasine Conseils des Notaires